さよなら Sayonara !

さよなら Sayonara !

Près de Guainville, département de l’Eure, le dimanche 5 mars
6°C. , il fait meilleur dans la tente

Un 3 mars en fin de matinée, nous nous sommes lancés sur les routes du Bessin face à un vent d’est parfaitement opposé à notre direction. Dylan et moi avons enfin amorcé ce voyage, avec toute l’inspiration que donne ce genre de départ, l’esprit vidé par toute la liberté que cela peut offrir. J’ai tout de même eu du mal à réaliser ce qui se déroulait enfin ce jour-là.

Le grand départ a enfin eu lieu au moment de l’année que j’avais espéré. Je me suis tenu à la date du 3 mars comme un axiome pour ce voyage. Partir la veille du printemps me permet en théorie de profiter de toute la belle saison dans l’hémisphère nord, ce qui me laisse 9 mois jusqu’à l’hiver prochain. Mais partir réellement à cette date n’a pas été si simple.

Même si j’avais prévu 90% de l’équipement dont j’avais besoin pour cette aventure, il restait beaucoup à faire pour s’assurer que tout aller tenir sur un seul vélo. Ce qui m’a honnêtement pris un temps incroyable, de la fixation du plus insignifiant porte-bouteille jusqu’au rangement intérieur des sacoches. Sans parler de l’affaire du crochet qui nous aura tous tenu en haleine jusqu’à la veille du départ. En effet le même jour, mon ami Robin et son père ont fait équipe pour confectionner un crochet plastique fait maison et la poste s’est décidée à me fournir les pièces détachées de remplacement. Applaudissements pour le savoir-faire remarquable des dessinateurs-imprimeurs 3D, le résultat est bluffant.

Bref le départ ne s’est donc pas fait si simplement et avec tranquillité d’esprit. Je réalisais à peine mon entreprise en allant voir le Club Europe du collège Alain Chartier de Bayeux la veille du départ. Nous avons formé un petit partenariat avec François Lecardinal (le professeur à l’origine du club) pour donner aux élèves de 4ème et 3ème l’opportunité de suivre un voyage vers la Macédoine. Voyage qu’ils feront eux-même en mai prochain. Mon premier objectif est de pouvoir les y croiser. C’est une chose d’expliquer à un groupe de jeunes adolescents qu’on va tenter un voyage jusqu’en Macédoine à vélo, s’en est une autre de s’y mettre pour de vrai.

Au premier coup de pédale le matin du 3 mars, avec la bénédiction républicaine et réellement touchante du maire de Vaux sur Aure, nous sommes partis avec les encouragements de quelques habitants venus pour l’occasion. J’emporte donc avec moi plusieurs présents pour le Japon : un sac avec le blason du village, une lettre pour le Maire de Nagasaki et un petit paquet à l’attention du président de l’association japonaise de jumelage et dont j’ignore le contenu.

Après un second au-revoir un peu plus discret quelques kilomètres plus loin avec mes parents et ma soeur, nous avons mis cap vers Villers sur Mer où nous attendaient le pied ferme Véro et Gilles, deux amis d’amis cyclo-voyageurs. Leur générosité et leur accueil nous a fait rougir. Nous avons enchaîné une deuxième nuit au chaud avec un autre couple qui aurait pu les connaître tellement ils partageaient de points communs. Céline et Cédric, rencontrés sur le site warmshowers nous ont même emmenés voir un concert de musiques du monde à Bernay (tout un symbole). Ce soir, alors que nous sortions les duvets pour les étaler dans la tente, l’odeur du poêle chaud et des lasagnes au four nous a quelque peu manqué.

Pour l’instant je ne vois rien que je ne connais déjà et que la plupart d’entre vous connaissent aussi, maisons à pan de bois, élevages bovins, et champs d’herbe ou de cultures à perte de vue. Les bourgades au charme désuet s’enchaînent rapidement. Notre entrain de début de voyage devrait nous amener à Paris demain !

A+

Hugo