J-6

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Entraînement avec Maxime et Dylan à Arromanches

Vaux sur Aure, le 24 février 2023

Temps normand hivernal classique : nuages en grand rassemblement, soleil rare et tiède, sécheresse anormale.

Premier article dans ce blog, plus histoire de voir si tout fonctionne bien sur ce nouveau site internet que partager un récit d’aventure. L’aventure pour l’instant c’est de faire ma valise. Enfin plutôt mes sacoches. Pas encore très exotique.

Deux grosses sacoches à accrocher à l’arrière du vélo elles-mêmes remplies d’autres sacs. Chacun ayant une vocation, comme les pièces d’une maison: cuisine, salle de bain, chambre. On essaye tant bien que mal d’organiser le bazar, et remédier à une solution pour les accessoires laissés pour compte ou équipements orphelins qui ne rentrent dans aucune catégorie et se retrouveront certainement au fond d’une sacoche.

Ces derniers mois et semaines, tout s’est préparé dans le calme, en pensant doucement à toutes les choses dont j’aurai besoin. J’ai écumé les blogs de voyageurs et vidéos youtube de cyclistes revenus de loin. Il y a du matériel qui parait incontournable et d’autres petites choses beaucoup plus optionnelles. Difficile de faire son marché. Ai-je vraiment besoin de cet évier dépliant portatif ? Regretterai-je de ne pas prendre un kit de panneaux solaires dépliants ? Avant de vraiment commencer à pédaler et débuter ce voyage, pas facile de savoir vraiment de quoi on a besoin.

J’ai déjà dans mes veines ce qui aura demandé le plus d’anticipations, une petite quinzaine de vaccins en tout. Même si l’itinéraire n’est pas tout à fait posé (à part la destination), il s’agit d’anticiper les zones qui laissent plus de champs libre au virus et parasites. Encéphalite du Japon ou bonne vieille rage animale par exemple.

La préparation est mentale aussi, depuis Londres où j’habitais jusqu’ici, tout paraissait lointain. L’anticipation était douce, à coup de recherches approfondies sur les équipements, visites de magasins cyclistes et commandes sur internet. L’arrivée à Vaux sur Aure – camp de base avant l’expédition – a brutalement fait débuter la vraie préparation. Deux semaines pour s’assurer que le vélo est assez équipé pour supporter un voyage de plusieurs mois. Tout de suite, mes nuits furent plus agitées. Par exemple lorsque j’ai découvert que l’une de mes sacoches, achetée trois mois plus tôt, m’a été livrée avec un élément manquant : le crochet d’attache au cadre du vélo, rien que ça. Ce qui devrait rendre la commodité du paquetage beaucoup plus incertaine.

Sans parler des nombreuses inquiétudes que mes amis ou ma famille me partagent sciemment ou non. Souvent en rapport à la durée du voyage, des nuits passées dehors ou du fait qu’il leur faudrait « plusieurs années » pour faire le quart de ce que j’envisage de parcourir. Heureusement, mon compagnon de voyage pour le premier chapitre (jusqu’à Istanbul), Dylan, est arrivé il y a quelques jours avec son optimisme et son enthousiasme naturel. Me rappelant à mes premières intentions pour ce grand voyage: découvrir les charmes de notre monde, vivre plus lentement et intensément et laisser tant que possible vibrer mon candide émerveillement.

Vais-je recevoir ce crochet avant le départ dans une semaine ? aurai-je pu récupérer tout ce cumul de déficit de sommeil ? mon entraînement sportif aura-t-il porté ses fruits ? la météo se montrera-t-elle plus clémente ? Cela nous verrons.

A+

Hugo